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Pourquoi éviter d’imposer des excuses obligatoires lors d’un conflit entre enfants ?

Pourquoi éviter d’imposer des excuses obligatoires lors d’un conflit entre enfants ?

 L’excuse n’est pas l’unique façon de résoudre un conflit. Loin de là ! De plus, si elle est forcée par la demande de l’adulte et qu’elle n’est pas ressentie par l’enfant, elle ne signifie rien. Elle peut même être prononcée de manière provocante ! 

 Pour résoudre un conflit, l’excuse a sa place, mais elle doit être sincère. Ce que l’adulte ne contrôle pas, c’est l’intériorité de l’enfant. 

 

 Voici une action à éviter : « Tu dois t’excuser, sinon… ». Pourquoi ? Parce que cela ne laisse aucune initiative à l’enfant. Il y a là imposition du pouvoir de l’adulte sur le tout-petit. Nous sommes alors loin de l’intervention démocratique avec ces menaces. 

 Les excuses, mais au bon moment 

Avec sa sensibilité et dans certaines situations, l’adulte peut observer que pour résoudre un leconflit, l’excuse serait à propos et que l’enfant en faute est prêt à la formuler. L’adulte peut alors dire : « Si tu es désolé, tu peux le dire. Peut-être que ton ami se sentira mieux et que vous trouverez ensemble une meilleure solution. » 

 Lorsqu’on demande à des enfants de s’excuser alors qu’ils ne ressentent aucun regret, on leur demande en fait de mentir (Evans, 2017 : p. 81). Les excuses deviennent à ce moment-là comme un bandage sur une plaie non nettoyée.

 

Seul le processus en 6 étapes de résolution de problèmes permet de régler vraiment le conflit. L’obéissance à l’adulte, ne résout rien. 

L’enfant qui est obligé de dire Je m’excuse à contrecoeur peut entretenir des sentiments de colère non apaisés de sorte que le problème resurgira probablement tôt ou tard (Evans, 2017 : p. 81). Il pourra aussi adopter les excuses pour banaliser les situations, comme si elles résolvaient tous les problèmes et permettaient tous les gestes. 

En résumé, les excuses 

  • Ne peuvent pas être forcées à la demande de l’adulte ;
  • Ne sont pas l’unique solution pour résoudre un conflit ; il est avantageux d’en explorer d’autres et de consulter les enfants ;
  • Ne sont efficaces que si elles sont ressenties et sincères ;
  • Doivent s’appuyer sur la prise de conscience d’un tort causé ;
  • Ne doivent pas être suggérées comme solution rapide pour fuir un conflit ;
  • Peuvent entretenir un sentiment de colère qui fera en sorte que le problème non résolu ressurgira plus tard.

 

Par Jocelyne Petit, auteure, professeure en Techniques d’éducation à l’enfance retraitée, et consultante en petite enfance. 

Références : 

Betsy Evans, adaptation Karine Robert, Résolution de problèmes en milieu éducatif, 21 situations illustrées, Chenelière Éducation, Montréal, 2017. 

Jocelyne Petit, Il était une fois le pouvoir, Éditions I.Q., Montréal, 2003. 

Voir Fiche : Comment résoudre des conflits entre les enfants en 6 étapes simples ?

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