Encourager sans faire l’éloge: comment mieux faire?

L’adulte souhaite encourager les comportements positifs de l’enfant lors du partage ou d’un prêt d’un jouet, lors d’un câlin ou pour souligner la réussite d’une tâche, etc. Il le fait souvent en personnalisant ses commentaires du genre «Tu es gentille!», «Tu es bon!» Ce qui est considéré comme des éloges.

Définitions

L’éloge implique un jugement positif au sujet de quelqu’un, ici, l’enfant. Or, le jugement, même positif, peut nuire au développement de l’estime de soi parce que l’enfant peut développer une dépendance aux commentaires de l’adulte. Il est préférable qu’il acquière une manière intrinsèque de s’évaluer favorablement.

Comment faire alors?

Décrire le comportement positif observé, en faisant remarquer, s’il y a lieu, les résultats et les conséquences heureuses des gestes posés est une intervention à privilégier.

Exemples de bons commentaires:

• Quand tu apportes un jouet au bébé, il te fait un sourire. Regarde, ça lui a fait plaisir!
• Tu as réussi à accrocher tous tes vêtements dans le vestiaire!
• Tu aides beaucoup au rangement! Notre local va être propre!
• Tu as travaillé fort pour compléter ce casse-tête!
• Tu as fait un dessin, veux-tu m’en parler?

Pourquoi cette formulation?

• C’est le comportement qu’on veut encourager. C’est le comportement qui est «gentil», non pas la personne. Voilà pourquoi il faut éviter de la juger gentille/pas gentille, bonne/pas bonne.
• Le jugement négatif est lié au jugement positif, en étant son opposé. Il touche l’enfant dans son être alors que c’est le comportement qui doit être visé, pour ne pas nuire à l’estime de soi.
• Ce n’est pas ce que l’enfant est que l’on décrit dans notre message. C’est ce qu’il fait que l’on souhaite encourager ou non, selon le cas.
• Ce que l’enfant est comme personne doit demeurer intouchable dans son intégralité. Son être est à respecter, peu importe les comportements adoptés.

Les mots ont une influence sur l’enfant. L’encouragement verbal peut aider à stimuler son estime et sa confiance en soi. Il lui apprend l’importance de la persévérance et de ne pas abandonner quand les choses deviennent difficiles. Les paroles de soutien peuvent aider à réussir une tâche.

Par Jocelyne Petit, auteure, professeure en Techniques d’éducation à l’enfance retraitée, et consultante en petite enfance.