L’enfant possède au plus profond de lui-même un instinct créateur nourri par sa sensibilité au monde qui l’entoure. Par lui-même, il franchit des étapes dans son évolution graphique naturelle*. L’enfant n’a donc pas besoin de se référer à un
modèle.
De plus, souvent l’adulte est porté à intervenir d’une manière qui devance l’étape du stade graphique où l’enfant est rendu dans son développement… Comme si on proposait à un nourrisson de se promener à vélo!
- Elle peut décourager l’enfant qui se compare au modèle proposé et perçoit son inaptitude et son incapacité à réaliser des images qui ne respectent pas son stade graphique. Cet enfant dira par la suite « Je ne suis pas capable! » ou encore « Fais-le pour moi! »
- L’enfant peut aussi prendre plaisir à « imaginer » qu’il est capable de réaliser plus que ce qu’il accomplit réellement. C’est un contentement trompeur.
Changer nos pratiques ? Pourquoi ?
Les représentations du monde soumises à l’enfant sont stéréotypées : que ce soit le sapin, la maison, la citrouille, la fleur, etc. L’enfant devient un exécutant servile au lieu de donner ses idées, d’exprimer sa spontanéité, de traduire sa pensée, de faire ses propres expériences qui l’aident à progresser d’un stade graphique à l’autre par lui-même. L’habileté motrice à ne pas dépasser la ligne s’acquiert avec la pratique et peut très bien se développer à partir des formes que l’enfant crée lui-même.
Par Jocelyne Petit, auteure, professeure en Techniques d’éducation à l’enfance retraitée, et consultante en petite enfance.
Références :
Michèle Lacasse et Céline L. Martel, Cahier de notes de cours : Les attitudes, les approches pédagogiques et les formes d’intervention favorisant le développement de la créativité chez l’enfant. Cours Expression plastique, Cégep de Ste-Foy, 322-321 — SF, 2016.
Ghislaine Grand, Plaisirs et découvertes, Éditions Modulo, Montréal, 2011.
Autre ressource pertinente : Pourquoi respecter le stade graphique de l’enfant ?
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