En situation de conflit, lorsqu’un tort a été causé, il est possible de demander à l’enfant de le réparer s’il démontre qu’il a la maturité pour bien comprendre le sens de la réparation (3 ans et plus, selon les observations de l’adulte).
Cela lui donne une occasion de se reprendre, en agissant bien et en retrouvant une énergie positive. Son estime de soi est ainsi rehaussée. L’enfant participe alors à la résolution du conflit avec des idées constructives.
L’enfant, en colère, brise une tour qu’un autre enfant avait montée ? Lui demander « Que peux-tu faire pour réparer ? », « As-tu des suggestions ? ».
- L’enfant n’a pas d’idée sur le coup ? Attendre pour lui donner un temps de réflexion.
Après ce moment de réflexion, il ne sait pas ?
- L’adulte et d’autres enfants peuvent lui faire des suggestions pour qu’il puisse choisir la solution la plus satisfaisante pour tous.
Plus l’adulte pose cette question : « Que peux-tu faire pour réparer ? », plus les enfants se familiarisent et deviennent créatifs dans la manière de résoudre leurs conflits.
Anecdote d’un fait vécu avec 2 enfants de 4 ans
Un enfant donne un coup de pied sur la jambe de l’autre et le pousse sur le mur. L’autre, bien sûr, pleure… L’adulte s’approche et amorce le processus de résolution de problèmes*. Comme quelqu’un a eu mal, l’adulte demande « Que peux-tu faire pour réparer ? ». Après un certain temps de réflexion, la « petite victime » énonce : « Si lui et moi allons nous bercer ensemble dans la chaise berçante, ce serait bien ! »
C’est ce qu’ils ont fait, avec un grand sourire !
Le concept de réparation
- Le concept de réparation repose sur des principes philosophiques :
- Il est normal de faire des erreurs. Elle est humaine.
- Les enfants peuvent devenir conscients de leurs erreurs.
- La culpabilisation et la critique provoquent un comportement défensif. Les enfants dépensent beaucoup d’énergie pour se défendre et sauvegarder leur estime de soi face à la critique.
- Si les enfants croient en leur potentiel de réussite, ils sont enclins à apprendre de meilleurs comportements.
- Si nous les considérons comme compétents, responsables et ouverts au changement, même face à leurs erreurs, nous les encourageons à aller de l’avant.
- La réparation fortifie. La capacité de remédier à nos erreurs constitue une importante habileté sociale à développer.
- Les enfants ne mentiront pas et ne dissimuleront pas leurs erreurs s’ils croient qu’ils sont capables de faire réparation et qu’ils savent qu’ils en auront la possibilité.
- La réparation est un processus créateur qui développe l’habileté à résoudre des problèmes chez les personnes impliquées.
Par Jocelyne Petit, auteure, professeure en Techniques d’éducation à l’enfance retraitée, et consultante en petite enfance.
Références
Diane Chelsom Gossen, La réparation, pour une restructuration de la discipline à l’école, Éditions de la Chenelière/McGraw Hill, 1997.
Évelyne Hamel, Notes de cours, La réparation, cégep de Ste-Foy, 2012.
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