La créativité est la faculté d’invention, d’imagination, d’innovation, d’originalité dans la manière d’associer des choses, des idées, des situations. Dans le domaine des arts plastiques, elle est présente dans la manière d’associer les formes, les couleurs, les textures, les lignes, les traits, les points, etc.
La créativité constitue un cadeau de la vie à préserver absolument et dont il faut prendre soin.Pourquoi? Parce que ça s’applique dans tous les domaines de la vie. La créativité aide à résoudre divers problèmes en imaginant des solutions créatives. Créer des conditions favorables à son développement est donc une nécessité.
Or, l’adulte voulant bien faire, propose souvent à l’enfant des formes et des associations de formes et de lignes qui devancent le stade graphique de l’enfant*. Ce dernier peut ne plus retrouver ses repères et perdre sa confiance dans les gestes spontanés qu’il fait pour réaliser une image. Son pouvoir créateur en souffre. Comment éviter cela?
Les 12 clés pour respecter le stade graphique de l’enfant
- En évitant d’intervenir sur les productions de l’enfant, d’ajouter des éléments pour terminer, corriger ou enjoliver son travail.
- En encourageant l’enfant à apprécier ce qu’il est capable de faire par lui-même : les traits, les lignes, les formes.
- En incitant l’enfant à poursuivre son expérimentation avec différents matériaux en l’assurant que l’expérimentation l’aidera à développer de plus en plus la maîtrise de ses gestes.
- En évitant de dessiner en même temps que l’enfant ou de participer à l’activité en même temps que l’enfant. Pourquoi? Parce que l’enfant se compare. Il veut imiter le modèle, se décentre de son projet personnel et de l’image qu’il désirait représenter. De plus, il peut se décourager de ne pas être à la hauteur.
- En observant le travail de l’enfant et en s’y intéressant sans influencer le produit fini (ex. : tu as fait une belle ligne courbe, tu as choisi telle couleur).
- En enrichissant le matériel pour élargir l’expérimentation et encourager l’expression créative (ex. : sortir plus de couleurs de peinture, sortir un autre matériel pour dessiner comme des pastels gras ou des pastels secs).
- Devant une embûche pour l’enfant, en le questionnant pour qu’il trouve des solutions lui-même à ce qu’il veut représenter. En posant des questions (ex. : quelle forme a la tête de la souris, un rond, un oeuf ?). Puis inciter l’enfant à dessiner la forme qu’il a mentionnée.
- En évitant les commentaires négatifs sur le travail de l’enfant (ex. : un chat vert ? Où as-tu pris cette drôle d’idée ? Les hiboux, c’est pour l’Halloween, pas pour Pâques ! C’est un barbouillage ! Tu n’as pas rempli toute ta feuille. Ton dessin est incomplet !).
- En soulignant toutes les bonnes idées et techniques utilisées par l’enfant (ex. : dessin, peinture, collage, impression, sculpture, modelage, assemblage, etc.). Les nommer et valoriser l’enfant pour ces choix.
- En encourageant par des commentaires positifs la créativité de l’enfant (ex. : j’aime cette idée, c’est différent ! C’est amusant d’essayer de différentes façons ! Tu peux le faire si tu essaies encore ! Montre-moi comment tu as fait ?).
- En valorisant la différence, l’originalité et la diversité des réalisations.
- Et bien sûr, en évitant les cahiers à colorier, les stencils et les modèles à reproduire*
Par Jocelyne Petit, auteure, professeure en Techniques d’éducation à l’enfance retraitée, et consultante en petite enfance.
Référence :
Michèle Lacasse et Céline L. Martel, Cahier de notes de cours : Les attitudes, les approches pédagogiques et les formes d’intervention favorisant le développement de la créativité chez l’enfant. Cours Expression plastique, cégep de Ste-Foy, 322-321 — SF, T.E.E., 2016.
* Voir fiche 1 : Pourquoi respecter le stade graphique de l’enfant ?
* Voir fiche 2 : Pourquoi éviter les cahiers à colorier, les stencils et les modèles à reproduire ?
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